22.02.2011
Autocritique
Mon activité blog me semble avoir subi les rigueurs de cette fin d’hiver polonais où le mercure flirte encore avec les moins vingt degrés : elle s’est gelée sans vraiment se solidifier.
Je mets régulièrement en ligne les chapitres de Brassens, poète érudit, des textes qui ont donc été écrits en 1999. J’intercale entre ces mises en ligne de vieux textes publiés ici en 2008 ou 2009. Ce qui permet de les rafraîchir un peu et d’harmoniser la présentation de L’Exil, qui en a bien besoin.
Point de nouvelles élucubrations là-dedans. Je sors de cet hiver un peu fatigué quand même par ce recueil de dix nouvelles écrit d’octobre à maintenant. C’est une expérience que je n’avais jamais tentée, l’impression de devoir se renouveler toutes les dix pages et aussi, tâcher de satisfaire aux exigences de la forme brève, précision, travail d’épuration et tutti quanti.
J’ignore évidemment si j’ai mené mon projet à bien ou si je m’y suis lamentablement planté. Parfois, je me dis que c’est vraiment réussi. Parfois aussi, un parfois un peu plus têtu que l’autre, je me dis que tout ça ne vaut pas une queue de cerise.
Pas envie, donc, d’entreprendre de nouveaux chantiers, aussi menus soient-ils, d’autant qu’un éditeur que je connais bien me fait poireauter gentiment pour un roman depuis juillet dernier et que poireauter, c’est pas vraiment mon fort.
Las.
Et pas grand-chose à dire non plus sur l’état de plus en plus délétère du monde. Pour ça, un blog n’est pas nécessaire. Il est même tout à fait superflu. Suffit de regarder par la fenêtre et rabâcher ne sert qu’à la production de sa propre bile, sans aucun effet sur la détermination des organisateurs patentés de la misère humaine, parmi lesquels certains montrent des dents de loup et d’autres font reluire une peau d’agneau, chacun dans son rôle pour distraire la chaumière.
Je crois même, de plus en plus, que la critique du monde spectaculaire ne lui sert, in fine, que de panneau publicitaire.
Alors, prendre tout le sens de l’expression populaire et attendre le dégel.
Le dégel de quoi ? On verra bien.
Sous la glace, la plage, peut-être. J'en doute fort et je n'aime pas les plages.
Jamais rien n’est de toute façon achevé de ce qu’on a à peine commencé.
10:16 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
Je viens de lire " La faucheuse n'aimerait pas les aubades ? ", la nouvelle que tu as écrite dans le recueil collectif édité par aNTIDATA, "Douze cordes, 12 nouvelles musicales".
Je ne suis pas critique littéraire et le regrette bien.
Cette nouvelle est un bijou. Une partition étonnante. Sans la moindre fausse note : chaque mot, chaque virgule, nous disent comme jamais notre belle et terrible condition humaine.
Je n'ai pas encore lu les autres nouvelles (des autres auteurs) du recueil, je vais attendre un peu, laisser à "La faucheuse..." l'espace nécessaire...
Écrit par : Michèle | 22.02.2011
Merci de ton appréciation, Michèle. ça fait plaisir et ça encourage aussi.
Deux denrées rares en ces moroses temps.
Écrit par : Bertrand | 22.02.2011
"Je crois même, de plus en plus, que la critique du monde spectaculaire ne lui sert, in fine, que de panneau publicitaire."
C'est bien possible. C'est presque sûr. On peut se consoler en se disant que nos blogs n'ont pas la visibilité du panneau publicitaire et que la formulation (ou tentative de formulation) de notre appréhension des choses a toujours le mérite :
- de nous permettre de garder tête froide et de tenir sur nos pattes
- de nous rencontrer.
C'est déjà pas si mal.
Je fais partie sans doute des lecteurs de vos billets sur Brassens qui les apprécient sans avoir forcément quelque chose à en dire sur le moment. Merci d'eux, simplement.
L'idée que nos écrits aient des saisons reste pour nous tous d'actualité.
Amicalement
Écrit par : solko | 23.02.2011
Je suis d'accord avec vous, Solko : rester debout et nous renconter, c'est même beaucoup.
Mais il arrive que le cumul des attentes irrecevables décourage.
C'est un tort et c'est humain.
J'étais certain que vous lisiez les "Brassens" : je ne mesure point les lectures à l'aune des commentaires.
Bien amicalement à vous itou
Écrit par : Bertrand | 23.02.2011
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