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24.07.2010

A Monsieur le Président de la Chose publique

Bohémiens en voyage

bohémiens en voyage.jpg

La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.

Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures.

Charles Baudelaire - Les fleurs du mal (1857)


Lire absolument ici les témoignages de François (1998) et ici, mes propres souvenirs d'enfance.

Avec ça qui swingue dans la tête :



09:26 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

A vous tous amis de ce blog
Je vais sans doute faire tache ici mais votre vision idyllique de la vie actuelle des gens du voyage, de leur pseudo-liberté de choix d'existence me choque assez; savez vous dans quels cloaques aux abords de banlieues sordides ils passent leurs jours; on les appelle gens du voyage; ce sont les seuls qui ne voyagent pas; j'ai enseigné pendant 7 ans l'anglais à bon nombre de ces jeunes enfants dont certains avaient une intelligence fulgurante mais dont le destin était pour les filles de se marier et faire un gosse à 16 ans et pour les garçons de suivre papa dans ses bricolages divers; rien à voir actuellement avec ces bohémiens qui parcouraient les campagnes autrefois, dont certains ont encore des casses de ferrailles dont ils font commerce;le conditionnement des enfants du voyage leur enlève tout espoir de quitter leur taudis; ils se disent tous de la même famille, tous cousins, se serrent les coudes mais par là même s'isolent et ne vous avisez pas de tenter de leur montrer autre chose; ils vous "disent" carrément que vous n'êtes pas de leur monde ; j'ai passé bien des heures à photocopier des pages de cahiers d'exercices, on n'achète pas ce genre de choses; rien d'autre à attendre que la gratitude dans les regards , ils se sentaient moins "à part" dans la structure officielle; ne vous y trompez pas, on ne peut rien faire pour des gens qui se mettent souvent hors la loi; là est la vraie misère;votre générosité est grande , la mienne l'était mais je m'y suis cassé les dents; notre bonne société n'est pas sur le point de se décloisonner ; il reste l'amertume.

Écrit par : Anne-Marie Emery | 24.07.2010

Ce sont des roms qui ont bel et bien eventré sauvagement le chien noir d'un SDF qui par la suite, pour des raison qui demeureront sans doute toujours obscures, est mort. Un crime parfait, accompli en connaissance de cause, pour une sombre histoire de territoire. Des roms qui, en mercedes, mettent aussi les filles avec bébés interchangeables sur la voie publique pour récolter du pognon. Mais je crois que Bertrand n'est pas dupe. Il y a la vision idéalisé, romanesque, dirons-nous, et une réalité plus sordide contre laquelle il faut en effet que la chose publique agisse, et de façon claire. Car ce ne sont pas les bourgeois calfeutrés chez eux qui subissent la violence des roms au couteau facile, mais les gens de la rue, intermittents, SDF et autres. Raison pour laquelle je ne partage pas le discours de la presse de gauche, une fois de plus complètement à coté de la plaque avec son catéchisme droitdel'hommisme, sur cette question.

Écrit par : solko | 24.07.2010

Réaction curieuse, je dirais presque primaire, Anne-Marie et Solko
Ne pas nous prendre, moi et mes lecteurs, pour des badauds de l'humanisme bêlant...
Je n'ai jamais dit que les gens du voyage étaient des anges et leur condition poétique.
J'ai stigmatisé ici, les propos de Sarkosy qui impliquent une vision séparatiste et raciste des choses et qui caressent la bête immonde dans le sens du poil...
Des crapules, il y en a partout où il y a des hommes, qu'ils soient Roms ou non.
Vous avez connu les Roms à l'école, Anne-Marie et vous vous êtes cassé les dents.
Vous les avez connus, protégée quand même par votre statut, que vous le disiez ou non.
Je les ai connus en taule....Là, où la personne humaine n'a justement plus de statut !
C'est bien autre chose et on s'y casse bien plus que les dents...
On s'y use l'âme et la notion même d'esprit humain.
Alors, les rappels à l'ordre réaliste, non, c'est pas pour moi.
Désolé, mais vous avez dû vous tromper de bonhomme car mon écriture a bien des défauts sans doute, mais les messages de " l'Exil des mots" sont tout, sauf de l'eau de rose et du sirop lénifiant.
Ceci dit sans dépit et sans rancune

Écrit par : Bertrand | 25.07.2010

J'avais pris la précaution de dire que je déclencherais sans doute une réaction ;je ne partage pas le grand élan de générosité de la gauche actuelle qui en soutenant l'insoutenable est en train de faire un joli cadeau à Marine le Pen; je rejoins totalement Solko sur ce point; il ne s'agit pas de rappel à l'ordre, d'ailleurs de quel droit ?? C'était épidermique, je ne supporte plus qu'on prétende trouver des solutions simples à des problèmes gravissimes de refus de l'autre;comment faire avancer les choses surtout quand on sabre les services publics?? Evidemment sans rancune, Bertrand, ce n'est pas notre genre.

Écrit par : Anne-Marie Emery | 25.07.2010

Se méfier de l'épidermique...
Je le trouve très bien, moi, ce billet, Baudelaire et Django, l'épicier et les hérissons, rien de moins..."idyllique" !

Écrit par : michèle t. | 26.07.2010

Se méfier de l'épidermique, oui, c'est vrai, mais le propre de l'épidermique est de ne pas prévoir ses réactions, d'où, justement, impossible de s'en méfier.
Anne-marie était sur l'épidermique et ma réponse aussi...
Que la gauche récupère tout pour son fonds de commerce, certes, ça n'est point nouveau et c'est tjs aussi dégoûtant.
Mais je ne me situe pas dans les patins de ces imbéciles en étant choqué par les propos d'un homme censé représenté un état de droit.
S'il fallait se taire, Anne-Marie, chaque fois que la gauche pleurniche ses matoiseries sur les sujets graves, alors, il n'y aurait plus grand place pour la véritable parole indignée.

Écrit par : Bertrand | 27.07.2010

" Tourne ta langue sept fois dans ta bouche...", me disait-on lorsque j'étais enfant.On réussit à 90% quand çà parait insignifiant; mais si l'on a l'impression que mener une réflexion saine, sereine n'aboutit pas, que vous n'êtes pas écouté et que vous restez sur le bas-côté, il est difficile de ne pas exploser. A l'avenir, j'éviterai l'épiderme, et laisserai autant que possible le derme agir comme thermo-régulateur! amitiés A.M

Écrit par : Anne-Marie Emery | 27.07.2010

Je ne prête qu'une oreille lointaine à ce que sarkozy dit, parce que je ne crois pas à sa politique qui ne repose que sur des effets d'annonce, pas plus que je n'attache d'importance aux guignols d'en face qui n'ont rien à proposer à ce pays depuis lurette, sinon le chapelet laïc de leur insupportable et stérile catéchisme droit-de-l'hommiste. Mais je demeure sur le coup de ce qui s'est passé non loin d'ici, le "meurtre" odieux d'un sdf turc dont j'ai parlé et dont je reparlerai sans doute encore parce que je crains bien que, pour tout le monde, ce soit déjà une affaire classée, et de tout ce que j'ai pu entendre sur les agissements et l'organisation réelle de pas mal de roms à cette occasion, et qui relève de la mafia ni plus ni moins. Nous sommes loin, très loin hélas, de l'univers dont vous parlez dans votre billet, mon cher Bertrand, loin hélas de Django également. Le dire ne relève pas de l'épidermique, mais d'une sourde inquiétude concernant l'état de la société actuelle, de l'atroce démagogie des gens "de droite" qui proclament qu'ils feront quelque chose alors qu'ils ne peuvent et surtout ne veulent rien faire parce qu'ils tiennent à l'espace sans réglementation de Schengen, et de l'immonde démagogie de ceux "de gauche" qui noient le poisson dans leurs discours sirupeux de curés laïcs aussi cyniques et arrogants qu'inconscients. Voilà pourquoi on peut s'indigner en effet contre ce que disent les politiques des deux bords, paroles de façade servant à cultiver un laxisme généralisé et complice devant la situation. En disant cela, je ne jette pas l'anathème sur les gens du voyage en général, d'ailleurs les gens dont je parle ne sont plus des gens du voyage, mais des commandos de la survie par la terreur en société post industrielle. Le capitaliste Peachum de Brecht n'étant, en la matière, qu'un piètre amateur !

Amitiés à tout le monde.

Écrit par : solko | 27.07.2010

" Nous sommes loin, très loin hélas, de l'univers dont vous parlez dans votre billet, mon cher Bertrand, loin hélas de Django également...."
Je le crois, hélas, sans peine, cher Solko...
Nous n'écrivons plus que nos propres silences, pour éviter d'écrire le marasme d'une époque qui ne mérite que le mépris.
Suis tout à fait d'accord avec vous : ce qui se dit à droite et à gauche, et au centre sur les faits de société est falsifié, honteux, et, finalement, ne vaut même plus la peine qu'on écoute.
Le drame qui vous émeut, oui, il faut pourtant en parler.
Justement pour ne pas laisser, contradictoirement à ce que je viens de dire, la parole dans la bouche exclusive des menteurs.
Amitiés

Écrit par : Bertrand | 27.07.2010

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