28.12.2009
Lettre ouverte
Chères lectrices et chers lecteurs de l’Exil,
…Parce que, où que nous soyons, quelque soit la latitude à partir de laquelle nous nous accrochons à nos rêves et à nos espoirs, nous sommes tous des exilés de quelque part…D’un intérieur perdu ou bradé aux circonstances, d’un monde spontané, quand nous faisions encore corps avec lui.
Les hommes, les femmes et les enfants du monde chrétien viennent donc de célébrer la naissance très hypothétique d'un dieu de plus en plus improbable, à grands coups de flons flons, champagne, bises à la mémé et autres chocolateries.
Ils s’apprêtent désormais, avec les mêmes flons flons, les mêmes chocolateries, les mêmes bises à la mémé et le même champagne, à tourner une page du calendrier accroché à leur mémoire du temps, toujours chrétien et toujours très approximatif par rapport au grand mouvement des choses.
C’est ainsi…
Et comme nous n’avons pas d’autres grands repères, à part nos événements personnels, je sacrifie à l’environnement idéologique du calcul du temps et viens vous remercier de votre fidélité à l’Exil comme de vos divers commentaires, aux derniers desquels je n’ai pas fait écho ces temps-ci, accaparé par d’autres urgences de l’hiver polonais.
Vous m’en voyez fort marri.
Vous êtes, à peu près, 1000 visiteurs uniques pour plus de 3500 visites et plus de 8000 pages feuilletées mensuellement.
J’ignore si c’est beaucoup, moyen, peu ou carrément dérisoire. Je sais néanmoins que ça me satisfait beaucoup et m’invite à continuer à faire vivre l’Exil, vitrine au quotidien d’une activité d’écriture plus générale.
Comme vous le savez sans doute, j’ai participé à Tempête dans un encrier, en compagnie de cinq autres auteurs. Je m’apprête ces jours-ci à abandonner cette part de mon activité, n’y trouvant plus ni l'inspiration ni le plaisir nécessaires à un travail cohérent, sans pour autant que mes compagnons de route y soient pour quelque chose.
Un autre projet en compagnie de Stéphane Beau et Solko verra peut-être le jour en février, une revue dont il reste à définir toutes les modalités, forme et contenu, les deux étant par ailleurs indissociables.
De l’autre côté de l’’écran, j’ai entamé depuis plus de deux mois la rédaction d’un récit, roman, histoire, grosse nouvelle, je ne saurais vous dire, qui me donne beaucoup de plaisir, le plaisir de refaire un bout du voyage à l'envers dans mes paysages et qui pourrait voir le jour en 2011 ou 2012, si le manuscrit trouve preneur, ce qui n’est jamais gagné d’avance, nous le savons que trop, et si je ne suis pas mort, ce qui n'est, non plus, jamais garanti d'avance...
Polska B dzisiaj, chez Publie.net, semble rencontrer audience et le 25 mars, « Géographies » - sans doute sous un autre titre que me proposera Georges Monti - paraîtra à l’enseigne du Temps qu’il fait.
Une nouvelle est parue dans un recueil collectif, chez Antidata et en décembre.
Tout ça, donc, pour vous faire un panorama de mon activité d’écriture.
Pour l’heure, l’hiver polonais a frappé brutalement. Un thermomètre aux alentours de – 30 avec le vent de l’est qui miaule comme une âme errante, les villages engloutis sous la blancheur pétrifiée et les paysages aux visages morfondus...Et s’il faut en croire les spécialistes de la chose météo, ça devrait frapper à nouveau très bientôt et très fort…
Ah, le réchauffement climatique !
Où ça ?
Je ne vous souhaite pas une bonne année, mais 8760 heures, 365 jours, 52 semaines et 12 mois d'espoirs poétiques et de redécouverte intime du monde.
Amitiés à toutes et à tous et encore merci de votre écoute.
À très bientôt
Bertrand
11:03 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : littérature | Facebook | Bertrand REDONNET
Commentaires
je prends une partie de vos voeux - j'en fais pour vous (et pour l'écriture en cours, d'autant que vous y prenez plaisir, espérant égoïstement en trouver, moi, autant qu'à la lecture de chez Bonclou et de polska b dzisiaj, et des reprises sur votre blog de la chronique antérieure)
Écrit par : brigetoun ou Brigitte Célérier | 28.12.2009
Merci Brigitte, joie durable à vous aussi.
Suis aussi un lecteur assidu et silencieux de "Paumée..."
Écrit par : Bertrand | 28.12.2009
Que voilà des voeux sympathiques et joliment tournés. Il me reste à mon tour à souhaiter une bonne année d'écriture à notre hôte et des lectures agréables aux autres.
Écrit par : Feuilly | 28.12.2009
Moins 30! Merci pour ce billet, qui contraste par sa chaleur. Bonne année à vous Bertrand
Écrit par : Sophie | 28.12.2009
Elle est là maintenant,Bertrand, la littérature ,la nôtre, celle qu'on déniche, celle qu'on dévore en dehors du tintamarre médiatique mais je suis d'accord, autant
utiliser les repères , comme le 1er janvier qui sont d'ailleurs ceux de la nature, de nos jardins et faire de temps à autre le point;tiers livre a fait qu'on se connait sans se connaitre, chacun avec des attirances particulières et qu'on est bien contents de jeter un coup d'oeil à ce que font les autres; pas question de passer une semaine sans vos impressions, vos trouvailles; pour moi, c'est différent, ma vie me parait trop banale pour la relater,je livre des passages (tu sais, je joue un peu les Lagarde et Michard ) de livres qui pour moi,ont changé quelque chose et j'avoue être ravie des retours que j'ai (une copine hier me disait qu'elle se cassait un peu les dents sur "les onze" de Michon, qu'elle est enchantée et qu'elle serait peut-être passée à côté sans moi. Tant mieux si on se complète tous;
c'est un régal de te lire, ton texte du 24 décembre m'a touchée profondément; et ce n'est qu'un exemple; ta froide Pologne fait chaud au coeur.
je te souhaite plein de bonnes choses avec tes proches.
Amitiés hivernales Anne-Marie
Écrit par : Emery Anne-Marie | 29.12.2009
Merci à vous toutes/tous...Gageons cependant que 2010, organisée du haut par les gens de bas étage, sera dans sa connexion avec la vie en tout point semblable à 2009 et aux autres gouttes du sablier...
L'écriture heureusement est un acte de résistance et c'est bien pour cela que nous sommes ensemble.
Anne-Marie, j'ai moi-même un peu de mal avec les Onze de Michon, dont je fus jusqu'alors un 'inconditionnel".
Me manque des clefs, pourtant je sortais d'une lecture de Michelet (plus de six mois). Me suis promis de m'y remettre, bien sûr. Peut-être le côté esthète à tout prix m'a t-il bloqué.
JLK me disait par ailleurs qu'il avait eu cette impression aussi, avait reculé, puis avait repris avec le plus grand bonheur...
Amitiés à toutes/tous
Bertrand
Écrit par : Bertrand | 30.12.2009
2010 sera sans aucun doute une année "organisée du haut par des gens de bas étage". Nous ténterons donc de la prendre en effet avec philosophie, cette année, à nous encourager à demeurer à distance tout en trempant nos plumes respectives là où il le faut pour demeurer en vie. Et nous partagerons nos exils faits de mots, ce qui est la meilleure façon de tenir bon.
Amicalement
Écrit par : solko | 30.12.2009
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