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22.06.2009

Quand les heures sont riches

P6200050.JPGIl faisait gris comme si l’été avait changé d’avis et c’était vendredi.
Je venais de regagner ma clairière.
Sur les talus de la forêt, il y avait - il y a toujours d’ailleurs - de grands lupins rose et bleus qui se dandinaient sous le crachin de juin.
Dans ma clairière, je vis d’abord, je lis beaucoup ensuite et, s’il y a des choses qui semblent l’exiger, j’écris aussi. Mais les trois verbes sont indissociables, en fait.
Au programme de ce week-end qui s’annonçait, côté cieux, pas très lumineux, du bois à tronçonner en prévision du rude hiver. Ça me fait parfois sourire : l’hiver, on se projette aux beaux jours, les petites fleurs dont on agrémentera les abords immédiats de la maison, les arbres qu’on a plantés sur le jardin et qui pousseront leurs bourgeons. Puis, le solstice revenu, on a la tête dans l’hiver, prévoir le chauffage, ne pas se laisser encercler, comme l’an passé, par  les moins 25 degrés sans précautions. 
Bref, on est rarement dans le moment, sinon  avec les pieds.
C’est un subtil mélange d‘essences, mon bois. Du bouleau, du pin et de l’aulne. Magnifique bois que cet aulne des forêts humides ! Un bois à la chair délicate et très blanche mais qui prend, au contact de l’air, une teinte magnifique,  orangée, rouge par endroits. Ce qui lui valut, dans les temps anciens où la superstition tenait lieu de poésie, une réputation d’être ensorcelé. Ça me plaît mieux, à moi, qu’une oxydation due à l’air, tellement c’est joli et séducteur, cette couleur soleil couchant, cet avatar de la fibre …Je préfère l’ensorcellement de la matière à ses réactions chimiques.

Avec ce bois, je clôture mon domaine. Bien empilé, il matérialise joliment une limite entre la prairie et ma prairie. Une sorte d’arrogance narquoise de la propriété privée.
C’est à tout cela que je pensais vendredi.
Je ne savais évidemment pas qu’un livre m’attendait. Un livre qui avait escaladé des montagnes, franchi des vallées, survolé des forêts et enjambé des fleuves. C’est qu’il venait de Suisse.
Riches heures. Un beau livre. Plein de choses dedans, de l’émotion personnelle, humaine en force, des pensées plus générales mais précises sur le monde qui nous entoure et que nous entourons. Tout ce qui fait pour qui, pour quoi et comment nous sommes des hommes qui aimons vivre et l’écrivons sans le dire.
Merci Jean- Louis.
Vendredi soir, j’ai remis à plus tard le tronçonnage de mon énergie des jours froids. De toute façon, il pleuvait et l’hiver est encore loin.
J'en reparlerai ici, bien sûr.

15:40 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

Subtil mélange d'essences, ton texte (et son titre), comme ton bois. Beau moment de lecture...

"Riches Heures" de JLK, un sacré livre, qu'on ne lâche pas. De ces livres qui accompagnent le lecteur...

Écrit par : Michèle | 23.06.2009

Comme une sorte de commentaire:

http://feuilly.hautetfort.com/archive/2009/06/28/cercles-concentriques.html

Écrit par : Feuilly | 28.06.2009

Les commentaires sont fermés.