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20.11.2015

La colère me laisse sans voix

Un de mes proches les plus proches grimpe tous les matins dans le métro parisien, sur une ligne des plus bondées, la peur au ventre, m’a-t-il confié au téléphone…
J’ai une peine immense pour lui.
Et je ne décolère pas d’entendre Hollande, entouré de flics, de policiers armés jusqu’aux dents, de soldats, de gardes du corps, d’agents du renseignement, ayant couche molle dans un palais blindé et protégé  telle une forteresse, s’en aller bêlant à tout vent : ne pas céder à la peur, pas faire d’amalgames, pas rajouter de clivages aux clivages, je veille sur Vous…
Cré nom de dieu d'bon dieu, qu’au moins il se taise et laisse les gens donner le nom qui sied à leur terrible angoisse !
Car qui les a conduits dans cette impasse criminelle, dans ce redoutable coupe-gorge, les gens ?

Nous marchons sur des braises… Et le plus terrible est que ce sont les incendiaires par incompétence, idéologie, irresponsabilité, mensonges intéressés, confusionnisme et désir de grandeur, qui ont en charge de veiller à ce que nous ne périssions pas tous cramés !
C’est la raison pour laquelle il n’y a rien à dire, sauf à vouloir ajouter de l'obscurité aux ténèbres. 

La seule question qui vaille et à laquelle il faudrait enfin répondre est : comment la France en est-elle arrivée à se faire haïr à ce point de non-retour par les enfants qu'elle était censée nourrir et qu'elle a accueillis en son sein ?
C'est aux Français de répondre. Pas à ceux à qui ils ont confié, depuis tant d'années,  par bêtise et aliénation, le droit de  parler en leur nom !

14:38 Publié dans Acompte d'auteur | Lien permanent | Commentaires (5) |  Facebook | Bertrand REDONNET

Commentaires

" comment la France en est-elle arrivée à se faire haïr à ce point de non-retour par les enfants qu'elle était censée nourrir et qu'elle a accueillis en son sein ?"

Je suis une de ces enfants, née d'un père enrôlé pour la guerre de 14-18 arraché à son village de Kabylie à 18ans, rescapé miraculeux de cette grande boucherie.
En guise de reconnaissance, pour bons et loyaux services, on ne lui laissa pas le choix de revenir dans ses montagnes. Il alla grossir les rangs de ceux qui travaillaient aux Fours à chaux, métallos qui pressaient l'acier pour reconstruire la France. Son rêve était de RETOURNER CHEZ NOUS comme il nous disait tout le temps, mais il n'en n'avait pas les moyens.La silicose, par contre, a mis fin à ses rêves de retour.
J'y suis revenue, moi,après mes études, quand j'étais en âge de comprendre, chez lui,chez moi....juste après sa mort
Je ne supportais plus d'être obligée d'en faire toujours plus que mes camarades, pour me faire accepter,obligée de m'appliquer tous les jours à prouver que nous n'étions pas des sauvages!
...et de plus, je n'avais jamais accepté que l'on tutoie systématiquement mon père alors que ce n'était pas le cas pour ceux de mes copines
J'ai donc quitté le beau pays de France pour rejoindre celui de mes parents, qui m'a accueillie à bras ouverts, qui avait besoin de sa jeunesse pour se construire, et dans lequel je vis depuis, la tête haute, au milieu des miens!Je n'ai jamais regretté mon choix et encore moins aujourd'hui!

Ceux qui sont dans mon cas (je veux dire pour les conditions de ma naissance) ont cru eux en la France! On voit aujourd'hui qu'ils avaient tort!

J'ai expliqué tout ceci, Bertrand, non pour justifier les crimes horribles perpétrés par ces fous- (parce que pour moi ce sont des fous furieux!) mais pour vous expliquer que la France pour laquelle vous vous posez des questions(en tous cas l'immense majorité des Français) NE NOUS ACCEPTERA JAMAIS, aujourd'hui pas plus qu'hier!. Ceci, peut être, expliquant celà!

Écrit par : Ninon | 20.11.2015

Je corrige. Quand je dis "je suis une de ces enfants, je parle de ces enfants français, nés en France de parents non pas émigrés mais de ceux qu'on a ramenés des colonies pour être soldats.
J'aime pourtant ce pays de mon enfance à travers les souvenirs que j'en ai gardés, mes amis, mes années d'école , ce qui m'a construite, des tas de gens formidables que je n'oublierai jamais, et, surtout le grand Georges Brassens

Écrit par : Ninon | 23.11.2015

Chère Ninon, merci pour votre témoignage qui m'a beaucoup touché car faisant référence à du directement vécu.
Je me souviens d'un vieil homme que j'ai connu dans les années 70, un ancien de la Grande guerre, et qui me parlait des Spahis.. Il disait ce nom-là, les spahis, un nom qu'il avait appris sur les champs d'horreur. Il était dans la cavalerie et me parlait "des petits chevaux des spahis..."
ET je me souviens aussi, sur les différents chantiers où j'ai "travaillé" dans ces mêmes années 70, du tutoiement systématique à l'égard des Algériens et Marocains.
Un tutoiement qui n'avait rien de fraternel...
C'est pourquoi votre commentaire me touche.
Il y a sans doute - je ne saurais péremptoirement l'affirmer - beaucoup de retours de manivelle de l'époque coloniale dans les drames que vit aujourd'hui la France. L'Histoire a une mémoire prodigieuse et c'est quand on la considère comme achevée qu'elle resurgit avec violence.
Bien à Vous...

Écrit par : Bertrand | 24.11.2015

Je reprends vos mots Bertrand

"Il y a sans doute - je ne saurais péremptoirement l'affirmer - beaucoup de retours de manivelle de l'époque coloniale dans les drames que vit aujourd'hui la France. L'Histoire a une mémoire prodigieuse et c'est quand on la considère comme achevée qu'elle resurgit avec violence"

Il faut bien sûr punir avec la plus grande fermeté les auteurs de ces crimes d'une cruauté indicible et qui ont touché toutes les couches de la population, en faisant très attention à ne pas stigmatiser une grande partie de la jeunesse qui, si elle est bien encadrée, est une richesse incroyable pour ce pays.

Écrit par : Ninon | 24.11.2015

Je ne sais pas, Ninon... Du moins, je ne sais plus.
J'ai longtemps cru que les hommes pouvaient vivre en paix avec leurs différences, celles-ci fussent-elles fondamentales.
J'en suis de moins en moins persuadé.
J'imagine toutes ces familles venues en France, il y a longtemps, et quotidiennement humiliées au boulot, sur un marteau piqueur ou dans des ateliers de fortune, dans la rue aussi. J'imagine, le soir à la chandelle, le ressentiment exprimé par ces hommes et ces femmes fatigués et j'imagine comment ça pouvait résonner dans la tête des enfants qui, à leur tour, avec une intégration de surface ostensiblement affichée, ont eu des enfants qui ont entendu parler des solitudes aigries et des grandes nostalgies des grand-parents...
Que peut faire une société affichant une culture de pacotille, mercantile, sans offres de bonheur réel - si ce n'est celui d'un misérable consumérisme - pour ces enfants devenus grands dans le déracinement permanent, alors qu'elle n'offre rien aux individus qui, depuis, des siècles ont leurs racines en son sein ?
Rien de bien étonnant à ce que ces enfants devenus grands, qui sentent plus ou moins clairement qu'ils ont des comptes à régler, plongent dans une idéologie primaire et assassine.
Je ne crois pas au "Vivre ensemble", sorte de slogan creux pour politiques de merde à bout de souffle et d'imagination.
Eux-mêmes, ne vivent d'ailleurs qu'entre eux. Un peu comme le berger solitaire qui demandent à ses moutons de rester groupés et de former un paisible troupeau... Parce que c'est ce troupeau là qui le fait vivre.

Bien à Vous

Écrit par : Bertrand | 25.11.2015

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